Kamara, Zubizarreta, Gambardella : le point sur la formation

Plus de six mois après son arrivée, l'équipe McCourt avance au pas de charge, et l'OM change, même si les résultats sportifs ne font pas encore rêver. En attendant la grosse équipe annoncée la saison prochaine, il est intéressant de se pencher sur l'un des chantiers prioritaires de JH Eyraud, avec la refonte en profondeur de la formation olympienne, un dossier longtemps décrié à l'OM. Pour cela, Robert Nazaretian, vice-président du centre olympien, a accepté de balayer avec nous tous les sujets.

Il faut dire que les lignes bougent déjà de manière assez spectaculaire, avec le projet "Next Generation" et ces partenariats qui se multiplient avec les clubs de la région. Une manière de montrer que l'OM n'est plus une chasse gardée, et qu'à l'inverse, les jeunes talents de la région ne sont plus condamnés à réussir ailleurs. "On avait déjà fait ça il y a plusieurs années, se souvient Nazaretian, à l'époque de Robert Louis-Dreyfus. Mais c'était tombé à l'eau, il n'y avait pas eu de suite. Aujourd'hui, le rapprochement est réel, les clubs voient comment on travaille et que l'OM peut être un vrai club formateur. Après, c'est toujours la même chose, ce sont les parents et l'entourage qui décident en dernier lieu pour les gamins, mais on n'est plus le club où les jeunes ne sortent jamais. La preuve cette saison avec Maxime Lopez, et ce n'est pas terminé".

Pas terminé, mais en stand-by actuellement sur le principal dossier, celui de Boubacar Kamara. Le jeune défenseur n'a toujours pas paraphé le contrat pro que l'OM lui a proposé, et on parle de propositions de Dortmund, Chelsea... Un dossier que JH Eyraud ne devra pas manquer, même si le président olympien a affirmé qu'il ne se laisserait pas plumer. "J'espère vraiment que Bouba va signer pro, je suis confiant, confie Robert Nazaretian. Ils sont en discussion, et la direction fait les choses bien. Après, les jeunes ne doivent pas se laisser monter la tête par les entourages. Bouba, c'est un très très bon, et il sait qu'ici, il est chez lui, on le connait. S'il fait deux ou trois mauvais matches, on sait ce qu'il vaut, alors qu'ailleurs, si ça se passe mal sur un match, tu vas direct en tribune. Regardez les Martial, les Coman... ils ne jouent pas souvent. C'est bien beau de partir, mais il faut aussi penser au sportif. J'espère vraiment pour nous et pour lui qu'il signera, car je suis sûr qu'à court terme, il sera titulaire chez les pros. Il a une telle qualité, j'ai rarement vu une classe comme ça chez un jeune défenseur. Il me rappelle Mehdi Benatia, qui n'a pas fait une mauvaise carrière...". Benatia qui est justement parti voir ailleurs, mais pour d'autres raisons.

Au centre, il y a Jean-Luc Cassini, l'entraîneur en chef, mais il y a aussi et surtout Andoni Zubizarreta, patron du football olympien, et très impliqué dans la formation olympienne, qu'il souhaite remodeler dans les grandes largeurs, comme l'explique notre interlocuteur avec une admiration non dissimulée : "Andoni voit les entraîneurs du centre tous les jours. Ça, ça ne s'est jamais vu ici. On ne fait rien sans lui demander, c'est le patron qui insuffle une politique commune. Il est en train d'étudier le dossier en profondeur, avec une humilité impressionnante, alors que c'est quand même un monument du football. On est tous sous le charme. Il ne veut pas faire une photocopie du Barça, il prend Marseille avec ses spécificités et veut monter un vrai projet. Ça commence par faire un vrai centre, où jouent toutes les catégories de jeunes, puis la collaboration avec les formateurs sur le style de jeu, les plans de carrière des gamins... Il y a un vrai dialogue quotidien, et les choses avancent".

Enfin, si le projet n'est qu'en cours de montage, cet enthousiasme semble déjà produire ses fruits en terme de résultat, avec une équipe de CFA de plus en plus intéressante, et bien sûr cette demi-finale de Gambardella à venir face à Lens : "Vous avez vu la moyenne d'âge de la réserve ? À 20 ans, Escales est un grand-père ! Il y a des 18, des 19 ans, en Gambardella on a deux 17 ans, c'est du jamais vu, explique Nazaretian. Si les jeunes sont bons, ils jouent, les entraîneurs n'hésitent plus, et les résultats sont là". Sans vouloir trop s'avancer, on a l'impression que ce dossier de la formation avance, et que les engagements pris sont au rendez-vous en temps et en heure. En attendant la montée en puissance du Champions Project, c'est toujours ça de pris...