Classiques OM-PSG : la naissance
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 31/03/2015 à 12:00
On a commencé à parler de classique, ou clasico, dans les années 2000, se calquant sur le terme employé en Liga pour les oppositions entre le Real Madrid et le Barça. En France, on parlait jusque-là de derby, qu'il s'agisse d'une opposition régionale ou d'un choc entre grands. OM-St-Etienne dans les années 70, OM-Bordeaux pour les années 80, puis enfin OM-PSG. Mais depuis quand ce choc Marseille - capitale passionne-t-il les foules et les médias ? Certains se limitent à l'arrivée de Canal Plus à la tête du club parisien au début des années 90 et aux accords entre Michel Denisot, président du PSG, et Bernard Tapie pour faire monter la sauce médiatique de l'affiche, grossissant ainsi l'attrait pour le feuilleton de la Ligue 1 et les audiences télé.
Mais, en regardant de près, on peut situer le premier classique en 1986. Champion en titre, le PSG de Gérard Houiller fait son apparition parmi les poids lourds du championnat. De son côté, l'OM entre dans une nouvelle dimension avec l'arrivée de Bernard Tapie et les achats retentissants de stars comme Karl-Heinz Forster, Jean-François Domergue, Alain Giresse, Blaz Sliskovic et bien sûr Jean-Pierre Papin. La donne a changé, les chocs Bordeaux-Nantes laissent place au classique OM-PSG.
Cette année-là, l'OM entraîné par Gérard Banide reçoit Paris le 28 novembre 1986 dans un Vélodrome plein à craquer (38 209 spectateurs), et le champion en titre s'en souviendra longtemps. Après une ouverture du score rapide de Thierry Laurey (11e), l'avant-centre Patrick Cubaynes va crucifier les Parisiens avec un doublé (38e et 70e), pliant ainsi le match dans une atmosphère de délire. Il s'en souvient pour Le Phocéen : "C'était une fête extraordinaire pour le club. On leur avait mis une rouste et c'était un super match. Cette année-là, on battait régulièrement les plus grosses affluences du Vélodrome, avec Bordeaux et aussi Monaco. Paris était champion en titre, et nous, on arrivait avec notre grande équipe et des joueurs extraordinaires. Je marque le premier de la tête sur un centre de JPP, et en deuxième mi-temps leur gardien se blesse et il est remplacé par un joueur de champ (Jeannol). Je pars en profondeur et je mets le deuxième du plat du pied."
Le quatrième sera inscrit par un JPP maladroit (on le surnommait alors "J'en Peux Plus"). "J'étais très ami avec Jean-Pierre et ses débuts ont été un peu compliqués, se souvient Cubaynes. Il était obsédé par le but et il a tellement travaillé qu'il a fini Joueur du Siècle". JPP finira tout de même par trouver le cadre à dix minutes de la fin, pour un score final de 4-0 et une belle humiliation d'un PSG qui allait devenir le meilleur ennemi de l'OM. Un OM qui terminera deuxième du championnat derrière Bordeaux et finaliste malheureux de la coupe de France, toujours face aux Girondins (2-0). Mais l'aventure Tapie était enclenchée, et le premier classique OM-PSG était né !
OM : Bell - Flos, Galtier (Bonnevay, 85'), Domergue, Bade - Laurey, Giresse, Zanon, Brisson (Genghini, 80') - Papin, Cubaynes. Entr : Gérard Banide.
PSG : Bats (Xuereb, 46') – Ayache, Pilorget, Jeannol, Bacconnier – Couriol, Poullain, Sène (Reynaud, 61′), Sušić – Rocheteau, Vermeulen. Entr : Gérard Houllier.